L'objet du mois : Cuivre ou laiton, quel bras de fer !
La collection Hermann, propriété du Département de Haute-Savoie gérée et conservée par PAYSALP, rassemble de nombreux objets scientifiques et techniques, allant des objets agricoles aux radios de communications. En observant la collection, vous avez peut-être remarqué la présence d’un matériau très récurrent : le métal. Seulement le métal est une grande famille regroupant nombreux minerais et alliages. À travers quelques exemples tirés des objets Hermann, vous découvrirez trois grands métaux qui composent la collection : le fer, le cuivre et le laiton, pour que vous puissiez mieux les reconnaître.
le FER
Commençons par le fer, que l’on retrouve le plus dans la collection mais également dans vos maisons. À l’état naturel, nous pouvons retrouver le fer sous forme de minerai.
Visuellement, on peut reconnaître le fer grâce à sa couleur argentée. On peut aussi le reconnaître grâce à sa corrosion rouge-orangée : c’est la rouille !
Parfois le fer peut être peint et un seul test visuel peut être compliqué. On peut alors effectuer un « test à l’aimant ». En effet, le fer et ses alliages ont la capacité de réagir aux aimants, donc si votre magnet reste collé sur votre objet métallique, vous être en présence d’un membre de la famille du fer.
Au sein de la collection Hermann, on retrouve le fer auprès des outils notamment. Plusieurs explications pour cela : le fer possède une bonne résistance aux chocs, ce qui est une qualité indispensable pour des objets amenés à être utilisé quotidiennement et même si les objets venaient à être abîmé ou déformé, comme le fer est considéré comme un métal peu précieux. Et pour finir, le fer reste un métal peu coûteux et donc accessible.
Le cuivre
Passons ensuite au second métal le plus présent dans la collection : le cuivre. Tout comme le fer, on retrouve le cuivre sous forme de minerai à l’état naturel.
Visuellement, on peut reconnaître le cuivre à sa couleur orangée, mais sa corrosion est peut-être plus populaire : le vert-de-gris. L’exemple de cette corrosion est bien évidemment la statue de la Liberté à New-York. Sa fameuse couleur verte n’est pas due à de la peinture mais bien à sa corrosion. La corrosion peut également devenir bleu dans certains cas.
Concernant le test à l’aimant présenté plus tôt, contrairement au fer, le cuivre et ses alliages ne réagissent pas aux aimants.
Le cuivre possède une très bonne conductivité thermique, c’est-à-dire qu’il a une capacité à chauffer rapidement, mais il possède également une grande conductivité électrique.
Dans la collection, le cuivre est présent pour les objets comme les casseroles ou les fers à souder, donc les objets amenés a être chauffés, et grâce aux propriétés du cuivre, ces objets peuvent atteindre de hautes températures en un temps record.
LE LAITON
Le laiton est un alliage entre le cuivre et le zinc , de ce fait, il possède la majorité des caractéristiques du cuivre. Il se distingue par sa couleur allant du blanc au jaune. Le laiton va présenter une plus grande résistance que le cuivre mais ses capacités de conductivité thermique et électrique vont être moins importantes (même si ce facteur va dépendre du ratio cuivre/zinc dans l’alliage, plus il y aura de zinc, moins le laiton sera conducteur).
Le laiton a la qualité d’être facile à être formé et à plaquer ce qui le rend idéal pour des besoins sur les objets fragiles et/ou petits. Les Romains se servaient déjà du laiton pour fabriquer certaines de leurs pièces de monnaies.
Concernant la place du laiton dans la collection, nous pouvons le retrouver sur les ampoules ou robinets ou sur les objets de décoration. Comme vu plus tôt, sa malléabilité le rend propice pour les objets comme ceux-ci mais son aspect esthétique n’est pas à négliger : sa couleur dorée imite l’or.
La corrosion
Discutons d’une question qui touche les métaux vu précédemment : la corrosion. Vous en avez probablement déjà rencontré, mais qu’est ce que la corrosion au juste ?
Pour faire simple, la corrosion est une couche créée par le métal lui-même au contact de l’humidité dans l’air ambiant. Plus le métal se trouve dans un milieu humide, plus il aura tendance à créer cette couche plus rapidement. Mais cela reste un phénomène naturel du métal qui cherche à se protéger et à retourner à sa forme de minerai naturel.
On peut également distinguer deux types de corrosion : une corrosion dite « stable », généralement plus ancienne, qui est répartie uniformément sur la surface métallique et ne présente ni de relief important, ni de brillance. Au contraire, la corrosion dite « active », généralement plus récente, va être plus hétérogène et surtout elle va sembler briller sous la lumière, comme de petits cristaux.
Prendre soin de ses métaux
Dans un premier temps, et si possible, il est conseillé de garder les métaux dans un environnement stable, le moins humide possible.
Pour le fer et ses alliages, il est possible de réduire la couche de corrosion en la frottant avec de la fibre de verre. Mais attention à ne pas faire trop briller votre métal ! Cela peut sembler contradictoire mais vous risquez de rayer le métal en dessous. Vous pouvez ensuite recouvrir votre métal d’un vernis ou d’une cire adapté pour créer une couche entre le fer et l’air. Si vous préférez les méthodes chimiques, il existe des produits, bien souvent à base d’acide, mais attention en les manipulant.
Pour le cuivre et ses alliages : la corrosion du cuivre a la particularité à ne pas ne pas pouvoir être stabilisée, vous pouvez toutefois essayer de retirer la couche de vert-de-gris grâce à des produits acides ou mécaniquement grâce à une sableuse.
Malgré leurs apparences robustes, les métaux restent, comme tous les matériaux, fragiles. Assurer leur bonne conservation préserve les objets et permet leur transmission.
Sources :
© PAYSALP – Mémoire Alpine
Sources : Institut Canadien de Conservation (ICC)
Article rédigé par Camille Bricout, stagiaire à PAYSALP et étudiante en 2eme année Conservation-Restauration du Patrimoine.