site archéo : La grotte du Baré

site archéo :
lA GROTTE DU BARé à onnion

Un SITE UNIQUE EN HAUTE-SAVOIE

Dominant le village d’Onnion, à 1190 mètres d’altitude,  la grotte du Baré  fait partie d’un ensemble de trois grottes, avec celle du Lichen et celle de la Grande Barme. Signalées par G. Amoudruz, grand spéléologue suisse, elles ont été fouillées en 1950-51 par J.-C. Spahni et D. Rigassi (Spahni et Rigassi, 1951).

La grotte du Baré est la seule à révéler une occupation humaine datant du Paléolithique moyen et attribuable à l’Homme de Néandertal. Cette présence est la plus ancienne de Haute-Savoie et même du nord des Alpes française, ce qui la rend unique !

Bien que l’occupation humaine n’a pas pu être datée précisément, les chercheurs estiment que les néanderthaliens ont pu occuper cette cavité entre 70 000 et 40 000 ans BP (avant le présent).  

La fouille de la grotte du Baré en 1950 a permis de mettre à jour des objets lithiques en quartzite dont un racloir, généralement utilisé pour la découpe d’animaux ou le raclage des peaux. Ces artefacts sont caractéristiques de la méthode de débitage Levallois, largement utilisée par l’homme de Neandertal à la fin du Paléolithique moyen.

UNE GROTTE PLUTôT ACCUEILLANTE

La grotte a également livré de nombreux vestiges d’animaux (16 000 ossements !), des espèces aujourd’hui disparues comme l’ours et le lion des cavernes et d’autres toujours présentes telles que le lynx boréal, l’ours brun, le loup, le renard ou encore la marmotte. Ces ossements d’animaux sont datés entre 38 000 et 22 000 ans BP, soit bien après l’occupation humaine. Il n’y a donc pas eu que l’homme préhistorique qui a occupé la grotte du Baré, elle a également servi de grotte d’hivernation pour les ours, de tanières pour le lion, loup, lynx, renard et blaireau  et de refuge pour les herbivores.

un patrimoine archéologique à préserver

Depuis 2019, une équipe de chercheur de l’Université de Genève, dirigée par le D. Mathieu Luret, a entrepris de nouvelles fouilles dans la grotte du Baré, afin de mieux comprendre la présence humaine dans les Alpes du Nord et notamment dans le massif du Chablais.

 Depuis sa découverte, la pratique de la spéléologie et les fouilles clandestines récurrentes ont malheureusement mis le site en danger et dégradé une bonne partie des indices archéologique et paléontologique.  L’entrée de la grotte a été condamnée en 2013 afin de la protéger. Seuls les scientifiques et les archéologues peuvent désormais y avoir accès. Malgré cela, des dégradations récurrentes ont encore lieu dans la grotte du Baré. Il en va de la responsabilité de chacun pour préserver ce patrimoine archéologique unique dans la région.

Bibliographie : SPAHNI J-C. et RIGASSI D. (1951) – Les grottes d’Onnion par Saint-Jeoire-en-Faucigny, premières stations moustériennes de la Haute-Savoie. Revue Savoisienne, 1951,  p. 127-189.

Crédits photos : Joël Serralongue

Rédaction du texte : PAYSALP, Mathieu Luret.

Texte issu de l’exposition “Enquête archéo dans les 4 rivières” conçue par PAYSALP