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les châteaux de saint-jeoire
Saint-Jeoire en Faucigny, une place forte au Moyen Âge
Saint-Jeoire en Faucigny est idéalement situé à la convergence de trois vallées. Implanté entre le Risse et le Hisson, enserré par la montagne de l’herbette, la chaîne du Don et le Môle, situé sur une voie de passage fréquentée dès l’époque romaine, son intérêt stratégique a été perçu par les Burgondes puis à l’époque féodale. Le bourg de Saint-Jeoire constituait un verrou défensif avant d’atteindre la vallée du Giffre, c’est pour cette raison que le village comptait plusieurs châteaux.
Le château du Turchon
Le château du Turchon est plus imposant que d’autres châteaux possédés par la famille de Saint-Jeoire comme le montre la Mappe Sarde et un relevé effectué d’après les vestiges par une architecte en 1985. Il comportait deux tours rondes surplombant la falaise, un mur d’enceinte et deux tours carrées du côté sud dont il ne reste aujourd’hui que des ruines. La Mappe Sarde constitue l’une des sources documentaires permettant de repérer des vestiges anciens, aujourd’hui cachés par la végétation, présents sur le territoire.
Une Mappe de taille
Au début du XVIIIe siècle, Victor-Amédée II de Savoie décide de réorganiser le système fiscal afin d’établir une répartition plus juste et plus complète de l’impôt. Pour cela, il ordonne la réalisation d’un système novateur. Le prélèvement de la taille, taxe sur les propriétés foncières, ne s’effectuera plus à partir de livres descriptifs mais à partir de plans topographiques. La Mappe, dite Mappe Sarde, réalisée entre 1728 et 1738, est en Europe le plus ancien cadastre cartographié. Le cadastre est un ensemble de documents fiscaux (registres, plans) représentant un territoire donné et recensant les différents propriétaires. Aujourd’hui, la Mappe nous donne une représentation géographique du territoire savoyard qui est une source précieuse pour les chercheurs (archéologues, historiens, géographes…).
Les autres châteaux de Saint-Jeoire
Afin de protéger le bourg, de nombreux châteaux et des maisons fortes sont construits : le château de Beauregard (famille de la Fléchère), la maison forte de Copponaz, la maison forte de Chounaz, Château Vieux (aujourd’hui disparu), la maison forte de Cormand (famille de la Faverge), la maison forte de la Ravoire et le château du Rocher (famille de Saint-Jeoire).
L’origine de Saint Jeoire
La famille noble de Saint-Georges a donné son nom au bourg qui se transforme en Saint-Jeoire après le XVIIe siècle. Les Saint-Jeoire, vassaux des sires du Faucigny, s’éteignent au XVe siècle avec Gaspard-Melchior de Saint Jeoire, baron d’Hermance.
Les seigneurs du Moyen âge
La féodalité en Savoie comptait environ 250 familles nobles dont la plupart descendaient d’anciens chefs allobroges ou celtes. Ces familles s’assuraient un pouvoir politique sur les paysans qui les entouraient moyennant une protection assurée. Eux-mêmes prêtent hommage à un seigneur plus puissant qui devient leur suzerain.
Autour de l’an mille, quelques grandes familles se distinguent par leur possession en Savoie (ce territoire comprend alors les deux départements actuels et une partie de la Suisse). Parmi eux, les sires de Faucigny contrôlent notamment le territoire des Quatre Rivières. De nombreuses maisons sont sous leur domination : de Lucinges, de Chissé, de Saint Jeoire, de Bellegarde, de Pobel, de Marcossey, de Fillinges, de la Fléchère. Elles sont très précieuses pour les sires de Faucigny qui ont fort à faire pour défendre leur territoire. Ainsi, à la fin du Moyen Âge, on rencontrait en moyenne un château féodal tous les dix kilomètres dans les Quatre Rivières. Les territoires des Savoie, Faucigny, Genevois et Evêques de Genève, souvent imbriqués les uns dans les autres, furent le théâtre de nombreux conflits.
Crédits photos : PAYSALP; Archives Départementales de la Haute-Savoie, FRAD074_1Cd_0137_COPIE_0009 et FRAD074_1Cd_0137_COPIE_0010
Rédaction du texte : PAYSALP.
Texte issu de l’exposition “Enquête archéo dans les 4 rivières” conçue par PAYSALP