Objet du mois : Le moule à bricelet


Objet du mois : Le moule à bricelet

Le bricelet, une gaufre comme les autres ?

Partout en France, les gaufres (ou bricelet, ou autres …) sont appréciées, et ce depuis une période remontant au XVIème siècle. Elles sont préparées dans des moules appelés aussi fers à gaufres,dont les dessins intérieurs des plaques s’impriment en cours de cuisson plus ou moins profondément dans la pâte. Les décors sont très variés : dates, initiales ou noms, armoiries, inscriptions, décor géométrique, floral.

Si chacun s’accorde à dire que le bricelet est d’origine suisse, il paraitrait que la recette ancestrale des bricelets daterait de 1552 et que sa confection serait liée à celle des hosties…Certains moines gourmands auraient-ils tenté d’améliorer la recette afin de faire revenir les fidèles à la messe ?

En franchissant les portes du Musée PAYSAN, vous pourrez admirer dans le pèle, un très beau moule à bricelet conçu par l’entreprise Camion Frères.

Mais qui était cette entreprise ? Que fabriquait-elle ?

Le moule ou fer à bricelets et l’entreprise Camion Frères

C’est en 1820 que Pierre Louis Camion-Richard achète le moulin à farine de Moraimont (lieu-dit de Thumécourt, à Vivier-au-Court dans les Ardennes). Ce moulin construit en 1560 utilisait l’énergie d’une petite chute d’eau sur le ruisseau de Twywé. Il y installe une polierie pour polir et émoudre (aiguiser) des objets de ferronnerie. Dans le même temps, il fait édifier une seconde polierie 300m plus haut à Thumécourt. Les travaux des deux sites doivent être terminés vers 1826 car la vérification des installations est demandée à cette date.

Moraimont donnera naissance aux usines Camion. La polierie de Thumécourt est vendue en 1852, après le décès de Camion Richard, à François Moranvillé. Moraimont est ensuite rapidement gérée par les deux autres fils de B. Camion-Daux, Jean-Baptiste Camion-Huart et Louis-Dominique Camion-Gallon sous la raison sociale « Camion Frères » pour produire de la quincaillerie. En 1850, ils construisent en face de leur polierie une première extension, dite la Grande Boutique, qui regroupe la forge, les limeurs, les bureaux et des logements ; c’est le plus grand bâtiment de forge de l’époque.

Dans la décennie de 1870, l’usine est actionnée par une chaudière et deux machines à vapeur de 150 ch. En 1911, elle est raccordée au chemin de fer. En 1918-19, l’usine est alimentée par un moteur de camion de marque Bussing, puis par une petite centrale électrique située à Mohon. La capacité de cette dernière étant insuffisante, Georges Camion achète un moteur diesel de 200 ch. pour produire l’électricité.

L’entreprise obtient une médaille d’or à l’Exposition Universelle de 1889. En 1914, Camion emploie 580 personnes. Son catalogue ne comporte pas moins de 4000 articles répondant à des besoins très divers : aération, levage, bureau et emballage, accessoires de grilles, clôture, jeux et sports, ménage, outillage…

Dans la décennie de 1870, l’usine est actionnée par une chaudière et deux machines à vapeur de 150 ch. En 1911, elle est raccordée au chemin de fer. En 1918-19, l’usine est alimentée par un moteur de camion de marque Bussing, puis par une petite centrale électrique située à Mohon. La capacité de cette dernière étant insuffisante, Georges Camion achète un moteur diesel de 200 ch. pour produire l’électricité.

L’entreprise obtient une médaille d’or à l’Exposition Universelle de 1889. En 1914, Camion emploie 580 personnes. Son catalogue ne comporte pas moins de 4000 articles répondant à des besoins très divers : aération, levage, bureau et emballage, accessoires de grilles, clôture, jeux et sports, ménage, outillage…

La production cesse pendant la Première Guerre mondiale puis redémarre en 1919. En 1933, lors d’une nouvelle extension de l’usine qui dure de 1930 à 1935, est construit le magasin en béton armé, typique de l’entre-deux- guerres, daté et toujours visible.

La surface bâtie est passée de 520m2 au temps de la polierie à 950m2 avec la construction de la Grande Boutique en 1850, puis 6360m2 avec l’important agrandissement de 1872 et 18 000m2 en 1930 avant le nouvel agrandissement des années 1930-35.

En 1979, l’entreprise est reprise par la société LARA puis ferme définitivement ses portes en 1989. Les bâtiments sont alors acquis par la fonderie mitoyenne Bernard Huet Industrie (Dupire Invicta Industrie depuis 2007) dont l’activité de production de poêles perdure aujourd’hui.

Sources :

http://inventaire-patrimoine.cr-champagne-ardenne.fr

https://bibliotheques-specialisees.paris.fr/